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Pharnext, a Truffle Capital creation, fights Covid-19

La lutte de Pharnext pour trouver un médiacament contre le Covid-19 raconté par Les Echos

Utiliser des médicaments déjà autorisés dans d'autres indications pour lutter contre le coronavirus. C'est ce qui est actuellement tenté avec le Remdesivir de Gilead destiné au virus Ebola ou le Kevzara de Sanofi contre la polyarthrite rhumatoïde . Il y a derrière ces choix un rationnel : l'un est un antiviral, l'autre agit contre l'inflammation. Mais peut-être d'autres médicaments auxquels on ne pense même pas pourraient-ils aussi avoir une efficacité ? C'est la question que s'est posée la société Pharnext spécialisée dans une nouvelle approche de découverte de médicaments qui s'appuie sur le big data génomique et l'intelligence artificielle. Afin que ces médicaments, s'ils avaient un intérêt dans la lutte contre le Covid-19, soient plus facilement disponibles, Pharnext ne s'est intéressé qu'à des médicaments peu coûteux utilisés pour des maladies répandues.

Maladies courantes

Elle annonce ce lundi, l'identification de 97 médicaments fréquemment prescrits comme candidats potentiels à repositionner pour le traitement de Covid-19. La plupart ne sont pas des médicaments antiviraux mais on en retrouve quatre déjà en cours d'essais cliniques pour Covid-19. Lancement d'un essai clinique de grande ampleur de la chloroquine 1/2 « Un grand nombre des médicaments candidats au repositionnement que nous avons trouvés ont été initialement développés et utilisés contre des maladies fréquentes comme le diabète de type 2 et l'hypertension, observe Daniel Cohen, le patron de Pharnext. Or, les personnes souffrant de ces maladies ont un risque parmi les plus élevés d'évoluer vers des formes graves de Covid-19, poursuit-il. Cela suggère qu'il existe peut-être un lien biologique entre ces maladies courantes, la sensibilité à ce coronavirus et les médicaments que nous avons identifiés. »

Dossier médical

Il reste maintenant à comparer la sévérité de l'infection à Covid-19 chez les patients prenant ces médicaments à ceux qui n'en prennent pas, grâce à une analyse de leurs dossiers médicaux. Les meilleurs candidats médicaments parmi les 97 pourront ensuite être classés par ordre de priorité pour lancer d'autres études. On le voit ces sortes d'essais cliniques « rétrospectifs » ne pourront donc être réalisés qu'avec un accès à un grand nombre de dossiers médicaux dont les informations devront être anonymisées. Le coût et le temps nécessaires pour les véritables essais cliniques qu'on mènerait ensuite s'en trouveraient réduits de 60 %. Les autorités de santé des différents pays se laisseront-elles convaincre de laisser accès à des données de santé, que les laboratoires pharmaceutiques s'arrachent ?